quinta-feira, 30 de abril de 2009

les casse-croûtes

Casser la croûte, c'est quoi ? Et bien, c'est manger n'importe où, sur le coin de la table, debout accoudé au bar ou l'assiette sur les genoux. Casser la croûte c'est manger sans manières avec les doigts ou la pointe du couteau, à n'importe quelle heure et avec qui bon vous semble. Eh oui, le casse-croûte se mange quand on a faim, et même dans le désordre si on en a envie. C'est un espace de liberté culinaire où tout est permis pourvu que cela soit bon pour le palais. Saviez-vous que le casse-croûte était jusqu'à la fin du XIXe siècle un instrument qui servait à broyer le pain pour les vieillards édentés ? Appétissant n'est-ce pas ? Ce n'est qu'en 1898 que la définition « petit repas sommaire » apparaît. A cette époque, le casse-croûte était un casse-croûte de nécessité. Les travailleurs aux champs ou bien dans les villes chez les artisans ou encore dans les usines un peu plus tard ne pouvaient pas rentrer chez eux pour déjeuner. Alors ils préparaient un « repas » simple qu'ils pouvaient transporter. Et puis le casse-croûte est devenu moins rudimentaire, plus recherché dans ses saveurs, ses couleurs, sa présentation.

quinta-feira, 9 de abril de 2009

Le Cabaret du Chat noir


Situé au pied de Montmartre, le cabaret du Chat noir a été l'un des grands lieux de rencontre du Tout-Paris et le symbole de la Bohème à la fin du XIXe siècle.
Fils d'un limonadier de Châtellerault, Rodolphe Salis (1851-1897), arrivé à Paris en 1872, a gagné d'abord médiocrement sa vie comme artiste en fabriquant des objets de piété, avant de concevoir l'idée d'associer art et débit de boisson.
Il a imaginé de créer un café « du plus pur style Louis XIII… avec un lustre en fer forgé de l'époque byzantine et où les gentilshommes, les bourgeois et manants seraient invités à boire l'absinthe habituelle de Victor Hugo.
En réalité, le Chat noir, ouvert en novembre 1881, a commençé par servir du mauvais vin dans un décor sommaire, mais déjà, à la porte, les clients étaient accueillis par un Suisse splendidement chamarré, couvert d'or des pieds à la tête, chargé de faire entrer les peintres et les poètes tout en laissant dehors les « infâmes curés et les militaires ». Il a dû son nom à un chat noir perdu sur le trottoir que Salis a trouvé pendant les travaux. Progressivement, le décor a été amélioré.
Salis avait rencontré, quelque temps auparavant, Émile Goudeau qu'il avait convaincu de transférer ses Hydropathes, qui se réunissaient sur la rive gauche, dans son établissement. Très rapidement, les poètes et les chansonniers qui se produisaient au Chat noir attirèrent la meilleure clientèle de Paris.
On trouvait au Chat noir le peintre Willette, les chansonniers Aristide Bruant, Jules Jouy, Jean Goudezki et son ami l'humoriste Alphonse Allais et les poètes Georges Lorin, Charles Cros, Albert Samain, Maurice Rollinat, Maurice Mac-Nab, Jean Richepin, etc. Léon Bloy a été un habitué. Il a publié dans la revue du Chat noir de nombreux articles de critique littéraire repris pour la plupart dans ses Propos d'un entrepreneur de démolitions. Rodolphe Salis a eu l'idée d'installer un piano, ce qui était une première dans un cabaret, de sorte que la chanson de cabaret a vu véritablement le jour au Chat noir.
Le succès aidant, Salis a transféré le cabaret dans un immeuble de trois étages situé à proximité rue de Laval (aujourd'hui rue Victor-Massé). Il a crée également, avec l'aide d'Henri Rivière, un théâtre d'ombres en couleurs sur lequel ont été donnés de véritables petits chefs d'œuvres. Il a déménagé peu après pour s'installer au 68, boulevard de Clichy.
Le Chat noir a été le mauvais goût le plus sûr à côté de trouvailles exquises. De nombreux cabarets de par le monde ont pris ce nom depuis. En son temps, Le Chat noir a connu des imitations. Le très fameux bal qui ouvre chaque année la saison du Carnaval de Dunkerque porte en l'honneur du cabaret parisien le nom de « Bal du Chat noir ».
L'enseigne du Chat noir, en tôle peinte, est aujourd'hui conservée et exposée au musée Carnavalet à Paris.